madame Nounours
J'ai deux madame Nounours dans ma vie.
La première est une bloguine (mot-valise ... je te laisse chercher) provençale et néanmoins photographe (ou maikresse ?) qui s'amuse à planter des aiguilles d'or dans un ours à mon effigie (aïe ! ah tu vois !...).
Et elle m'a fait un cadeau merveilleux ® ® ®
La deuxième c'est la dame du premier étage (au fond à gauche en sortant de l'ascenseur) que j'avais surnommée la mal-b*isée parce qu'elle braille partout dans la résidence et "le règlement intérieur dit que ..." par-là, et "on n'a pas le droit de ..." par-ci. Le genre de personne dont on se demande si elle n'a pas la peau des joues qui se fendille quand elle sourit. Mais monsieur de Keravel m'a dit que ce surnom était très désobligeant (pour un peu il se serait dévoué pour le faire mentir !). Et donc, depuis que je l'ai entendue appeler son (pôôôvre) mari Nounours, je l'ai appelée madame Nounours (mais c'était avant de connaître Tilu.
Longtemps en Europe le roi des animaux ne fut pas le lion mais l'ours, admiré, vénéré, pensé comme un parent ou un ancêtre de l'homme. Les cultes dont il a fait l'objet plusieurs dizaines de millénaires avant notre ère ont laissé des traces dans l'imaginaire et les mythologies jusqu'au cœur du Moyen Âge chrétien. De bonne heure l'Église chercha à les éradiquer. Prélats et théologiens étaient effrayés par la force brutale du fauve, par la fascination qu'il exerçait sur les rois et les chasseurs et surtout par une croyance, largement répandue, selon laquelle l'ours mâle était sexuellement attiré par les jeunes femmes. Il les enlevait et les violait. De ces unions naissaient des êtres mi-hommes mi-ours, tous guerriers invincibles, fondateurs de dynasties ou ancêtres totémiques.
Michel Pastoureau retrace les différents aspects de cette lutte de l'Église contre l'ours pendant près d'un millénaire : massacres de grande ampleur, diabolisation systématique, transformation du fauve redoutable en une bête de cirque, promotion du lion sur le trône animal.
Mais l'auteur ne s'arrête pas à la fin du Moyen Âge. Inscrivant l'histoire culturelle de l'ours dans la longue durée, il tente de cerner ce qui, jusqu'à nos jours, a survécu de son ancienne dignité royale. Le livre se termine ainsi par l'étonnante histoire de l'ours en peluche, dernier écho d'une relation passionnelle venue du fond des âges : de même que l'homme du Paléolithique partageait parfois ses peurs et ses cavernes avec l'ours, de même l'enfant du XXIe siècle partage encore ses frayeurs et son lit avec un ourson, son double, son ange gardien, peut-être son premier dieu.
Si tu me dis que je ne me suis pas fatiguée, que je n'ai fait que recopier la 4e de couverture du livre "L'ours : histoire d'un roi déchu" de Michel Pastoureau, et que en plus ce livre je ne l'ai même pas lu, je te dis "oui, et alors ?". Je commence à mettre en pratique la théorie de monsieur de Keravel : travailler moins pour gagner plus (mais là peut-être que je ne vais pas gagner plus).
Si tu veux en savoir un peu plus sur l'histoire de l'ours en peluche tu peux aller voir là ou là. C'est ainsi que j'ai appris que Tilu est arctophile (et c'est pas un gros mot mais on dirait que si).
Mon nounours quand j'étais petite était jaune avec des yeux en verre marron et il s'appelait Nono. Nous nous quitterons là dessus ... à peluche (ah ah, elle a mangé un clown ce matin !)