mes folles nuits avec Louis (2)
Je te devais une deuxième partie à la critique de Louis XIII de Jean-Christian Petifils, remember ?
Concernant la critique sur la forme, j'ai un petit détail à ajouter : il n'y a pas d'accent sur les à majuscules, et je trouve ça bien plus élégant avec un accent. D'ailleurs ce n'est pas qu'une question d'élégance : l'académie française prescrit l'accentuation des majuscules.
Maintenant passons aux choses sérieuses tout de même : le contenu.
Je dirais que ce livre est destiné aux personnes un peu férues d'histoire, car le vocabulaire spécifique n'est pas expliqué.
Exemple p 50 "En mars 1606, à quatre ans et demi, il (son père Henri IV) lui (Louis XIII) fit visiter Paris en l'installant à la portière de son carrosse, assis sur un carreau". Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, j'ignorais qu'un carreau était un gros coussin, pas toi ?
Autre exemple p 71 "Il (le roi) représentait la continuité de la dignité royale, par delà la disparition de sa personne périssable, illustrant la célèbre théorie d'Ernst Kantorowicz sur le double corps du roi." Célèbre ? ben moi je connais pas... et toi ?
Ensuite, cette histoire est passionnante, mais trop saturée de détails. Le nombre de personnages apparaissant par page est impressionnant !
Par exemple (pages tirées au hasard) : pages 56-57 = 16 personnages et pages 350-351 = 15 personnages. Un vrai kaléïdoscope de visages. Ça me fait penser à ça :
ou même à ça (tu te rappelles les heures qu'on a passées avec les filles à charcher chercher Charlie ?) :
Et à mon sens les détails ne sont pas toujours nécessaires. Il y a des fois où Jean-Christian Petifils aurait pu élager sans nuire à la précision narrative.
Par exemple P277 il écrit : "Ludovivi arriva à Metz en petit équipage, descendit à l'auberge de la Tête noire, obtint une première entrevue avec Duplessis, l'intendant du duc, puis avec le duc lui-même, à qui il présenta une lettre de créance de Marie".
J'aurais mis : "Ludovici alla à Metz présenter la lettre de créance de Marie au duc". 13 mots au lieu de 39, moins 66% (quelle solde !).
Monsieur de Keravel susurre (tu te rappelles, susurre avec un seul S, j'en ai déjà parlé) perfidement que c'est peut-être que je suis davantage faite pour lire des romans de gare que des livres d'histoire, mais je me contenterai de l'ignorer superbement !
Maintenant je ne voudrais pas que tu croies que je n'ai que des choses négatives à dire ! J'ai lu* ce livre avec plaisir. J'aime essayer de comprendre ces gens d'il n'y a pas si longtemps qui ont une manière de penser et d'agir tellement différente de la nôtre. Et c'est raconté d'une plaisante façon. Donc même si tu n'es pas historien, tu peux t'y essayer !
* Il faut que je t'avoue, j'ai écrit cette critique avant d'avoir fini la lecture du livre... Mais je m'en fous, je connais la fin. Et comme je suis une très mauvaise critique, je vais faire ce qu'il ne faut jamais faire, je vais te raconter la fin : à la fin, il meurt !