scrabble
Madame de Keravel et Pepina font leur Oulipo, en souvenir d’une partie de scrabble endiablée lors d’un dimanche après-midi pluvieux. Chaque mot posé sur la grille devait se retrouver dans le texte à paraître sur leur blog.
« C’est un celte niais, un celte dont vous riez, mais pas si niais puisqu’il a réussi à épouser une belle veuve qui est propriétaire d’un café donnant sur la dune. Ce café draine une faune hétéroclite : marins chinois parlant wu ou mandarin, putains espagnoles aux lobes déformés par des anneaux d’or trop lourds, chasseurs de mygales assoupis devant leur moka à l’heure de la sieste.
Lorsque ce celte niais tondra la pelouse derrière le café, s’il l’ose, vé ! il se fera courser par le jar qui est maître des lieux depuis des lustres, on l’entendra chanter ! Le jar huera le celte. »
Alors que je racontais cette histoire au journaliste nonchalant qui mâchouillait son cigarillo, il trouva cette dernière phrase tellement épatante qu’il la faxa sur le champ à son journal. Et moi je l’observais du coin de l’œil sans cesser de toiler mes maquettes de voiliers assis à la terrasse dudit café.