Les déferlantes
Un peu de musique pour accompagner ta lecture ? Oldy but goldy : Wild horses des Rolling Stones
Comme La Fée Kabossée nous rebat les oreilles avec Les Déferlantes de Claudie Gallay (elle a déjà si bien parlé là et encore là), je me suis sentie obligée d'en parler aussi. (Pourquoi ? tu me diras. Si elle en a bien parlé pourquoi t'en rajoutes une couche ? Ce à quoi je répondrai : crotte !)
C'est une histoire sensuelle et violente.
Une histoires d'amours brisées, piétinées, mortes. Ou plutôt n'en finissant pas de mourir.
Amour de la narratrice pour son homme, qui n'est plus là. Amour d'un petit garçon devenu grand pour ses parents et son frère, d'une soeur pour son frère, d'une fille pour son père, d'un mari pour sa maîtresse. Amour d'une fille du sud pour ce pays qui l'accueille : La Hague, sa mer, ses falaises, ses oiseaux.
C'est peint par petites touches, en chapitres très courts, à la manière impressionniste.
(photographie monsieur de K)
Comme j'ai tout aimé dans ce livre, pour choisir l'extrait j'ai ouvert le livre au hasard :
Il m'a raconté qu'avec ses parents ils habitaient Paris. Ils avaient une 4L, quand ils venaient ici, son père accrochait les valises sur le toit. Ils s'arrêtaient toujours à Jumièges, hiver comme été, ils se promenaient une heure dans les ruines et ils repartaient. L'hiver, le site était fermé, ils se promenaient quand même.
- J'aimais bien les vacances ici. On arrivait, on ouvrait les volets et on descendait à la mer.
Il souriait à ces images.
- C'étaient des vacances interminables, surtout celles d'été, on était là pour deux mois, on ne pensait jamais à la fin... jusqu'au jour où on voyait ma mère ressortir les valises et alors là, quelque chose de lourd s'abattait sur nous. On devait tout ranger, enlever les draps des lits et mon père refermait les volets. Sur le retour, on ne chantait pas et on évitait Jumièges.