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la-minute-encyclopédique
24 juin 2008

éloge de la paresse

Gauguin - Manao TupapauQuelques mots-bonbon à sucer pour être en vacances, là maintenant, tout de suite :
indolent, oisif, nonchalant*, jouisseur, dilettante, insouciant, paresseux, alangui, assoupi, flâneur

* celui là fait référence à une des premières pages de mon blog qui me vaut des visites tous les jours par gougueule depuis plus de deux ans

J'y ai pensé en lisant Denis Grosdanovitch "Petit traité de désinvolture" :

Et qui donc à son époque (Restif de La Bretonne, Les nuits de Paris, fin 18e, ndm) aurait pu prévoir que cette fameuse Révolution française aurait pour effet ultérieur de renforcer les valeurs qu'elle avait voulu combattre ? Qui donc aurait prédit la réapparition des souffrances rédemptrices chères dodoà la chrétienté sous la forme du Travail élévé au rang de dogme intangible ? que ce travail lui-même, accéléré et propagé, point du tout diminué par les machines, connaîtrait une telle expansion, une telle vitesse incontrôlée, qu'il en deviendrait stérile, voire dangereux pour l'humanité ? que cette surproductivité développerait une agitation tellement privée de sens qu'une majorité d'hommes ne feraient plus, sous prétexte de travailler, que de sacrifier la plupart des heures de leur vie à un ennui annihilant et en échange de biens matériels de plus en plus douteux ? que la consommation de ces biens matériels surmultipliés deviendrait elle-même une sorte de travail quasi-obligatoire ? qu'enfin donc, la résistance consciente ou inconsciente à cet engrenage commencerait à devenir presque héroïque, ascétique - qu'au sens où Restif l'avait entendu à son époque ce serait justement, par un extraordinaire paresserenversement, les honnêtes travailleurs qui se transformeraient à leur insu en "tueurs de temps" ?...
Oui, Restif (...) aurait-il jamais imaginé que nous deviendrions, nous autres parisiens du début du XXIe siècle, quasiment incapables d'éprouver encore la simple, toute simple, sensation d'exister - bêtement, béatement-, à l'instar des poissons qui, pour se maintenir dans le courant, n'ont d'autre effort à fournir qu'un "léger et exact coup de queue compensateur" ** ? Que les rares rescapés à conserver une lueur de lucidité sur cette aliénation progressive finiraient eux-mêmes, généreusement emportés par leur désir de convaincre, à se livrer, pour nous prêcher l'insouciance, à de méthodiques et laborieuses *** argumentations ?

** je n'ose m'imaginer les commentaires que va m'attirer cette phrase ...
*** laborieuse t'as dit ?Le Bain Turc - Ingres

Petite bibliographie sur l'éloge de la paresse , et puis petite filmographie et un article intéressant (où tu apprendras que Jacques Chirac himself a écrit la préface d'un livre intitulé "éloge de la sieste"). Tu peux aller aussi voir ça (on y parle de Grozdanovitch).

Paresse, étymologie : du latin pigritia « paresse; paresse de l'estomac », dérivé de piger « qui répugne à, paresseux, indolent », avec changement du suffixe -itia en -icia .

Et je vous rappelle quand même, avant que vous ne sombriez dans l'inactivité la plus totale, que l'oisiveté est mère de tous les vice, et que la paresse est un des sept péchés capitaux. Qu'on se le dise !... et bonne sieste !

Je suis en train de réaliser que je ne vais pas me faire des amis parmi les sarkozistes, "travailler plus pour gagner plus", tu vois le genre ?... mais j'en ai un tout p'tit peu rien à battre, faut le dire ... bon cette fois j'arrête, je vais aller feignasser un peu, je l'ai bien mérité !

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Commentaires
M
... capiteux, pas capitaux !<br /> M'enfin, c'que j'en dis hein...
C
d'illustrer avec un chat. Je crois que c'est l'animal le plus fainéant de la terre après le wombat et le koala. En tout cas, à chaque fois que j'ai eu un chat, c'était toujours de grosses feignasses.
M
Papet C >> mon Dieu ! faire bâiller mes lecteurs !... c'est la pire critique que vous pouviez me faire ...<br /> ;-)<br /> <br /> Luc >> mieux, j'sais pas ... faut panacher les théories ;-)
L
Ouf! c'est mieux de ne pas l'avoir ouvert, une certaine Dolto a fait mieux depuis...
P
Vous me faites bââîîller, très chère...<br /> Ah ! le bonheur de pouvoir décider de ne rien foutre !<br /> Du temps où je travaillais, j'ai toujours eu envie (à l'instar d'"Alexandre le Bienheureux"), d'accrocher un écriteau "RIEN", durant les premiers jours des vacances.
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