La fille sans qualités
n ce moment je suis en train de lire "La fille sans qualités" de Juli Zeh, traduit de l'allemand par Brigitte Hébert et Jean Claude Colbus.
Et voilà ce que je lis page 317 :
Quand un être humain essaie de se représenter quelquechose, il ne peut que faire erreur. Représentation et réalité n'entretiennent que des rapports minimes : croire que l'une est en relation continue avec l'autre repose sur le fait que l'équation irrésolue connue sous la forme du "je" se situe exactement au point d'intersection dont ces deux éléments constituent les coordonnées. Lorsque, malgré une lutte acharnée pour se rapprocher l'une de l'autre, s'ouvre un abîme entre les deux, l'être humain devient nerveux.
Et tu veux savoir ce que j'en pense ? Ben j'en pense que chérie t'as de la chance qu'il y ait une intrigue un peu intrigante dans ton bouquin, parce que sinon, avec des paragraphes aussi abscons y'a déjà un bail que j'aurais abandonné !... (et non, madame de K n'est pas l'alambiquée du cerveau que tu croyais !).
En plus, d'un point de vue strictement mathématique (le seul auquel je puisse me raccrocher) c'est du charabia !
Mais tout cela n'est peut-être qu'un problème de traduction, comme je le disais sur le blog de La Fée l'autre jour.
Bon pour être objective, il y a quand même des bons moments :
A la fin des deux semaines de répit pascal, toutes les personnes concernées plongèrent dans le train-train scolaire comme des poissons qu'on aurait rejetés à l'eau in extremis. (...) La télévision ne débitait que des inepties, et on ne pouvait pas lire tout le temps, ou plus exactement, quand on attendait la suite d'événements bien réels, toute tentative de lecture était vaine. Smutek n'était même pas parvenu à parcourir la pile de littérature contemporaine, exhortation permanente qui traînait depuis des mois sur son bureau. Comme des enfants interdits de sortie, les idées s'écrasaient le nez à la vitre de la conscience.
Maintenant, pour ne pas mourir idiote, il faut que je lise "L'homme sans qualités" de Robert Musil, auquel ce livre fait référence. "Cette œuvre immense est considérée, avec Ulysse de Joyce et À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, comme un des plus grands romans du XXe siècle" dixit wikipedia. Et je n'en avais jamais entendu parler ... Au boulot ! (864 pages le premier tome, et il y a 3 tomes ! Le troisième est inachevé, ouf !...)
peinture : les poissons rouges de Henri Matisse 1912