mio dolce amor
Si tu es observateur, tu as du remarquer que j'inaugure une nouvelle catégorie, intitulée fort obscurément "c'est du poulet". Quand j'ai parlé de ça à monsieur de Keravel, il m'a dit "Ah bon, tu vas montrer ton c.. ?" (oui, je sais, j'ai honte pour lui !). Et bien non, désolée cher ami lecteur, nous allons parler de : poulet, lettre, missive, message, courrier, sms, texto, mail, courriel, pneumatique, télégramme, dépêche, fax, carte postale, bafouille, épître, mot, pli ... Enfin bref : de correspondance !
Pour l'illustration musicale, je ne choisirai pas "Lettre à Elise" de Beethoven, ou "Lettre à France" de Polnareff, mais "La lettre" de Lara Fabian :
Je ne choisirai pas non plus "Au clair de la lune, mon ami Pierrot, prête-moi ta plume, pour écrire un mot", car il semblerait qu'il y ait un sens caché muy very cochon dans ces paroles innocentes que l'on apprend aux tout-petits.
Dans cette catégorie, donc, je vous proposerai des poulets, l'avantage étant que je peux piocher dans le patrimoine littéraire ou historique, et donc me la couler douce ... (en mai, fais ce qu'il te plaît !).
Je commence par le nabot dictateur (non, pas celui-là, l'autre, Napoleone Buonaparte) qui écrit à Joséphine qu'il a épousée en 1796. Comme elle ne lui donne pas d'héritier (et que c'est une sacrée coureuse) (mais lui aussi c'est un sacré coureur), il divorce pour épouser Marie-Louise d'Autriche en 1810.
Je ne connais pas la date de cette lettre, mais ce doit être au début de leur relation (au bout d'un moment les hommes sont beaucoup moins romantiques ...). L'orthographe est celle de l'empereur (il écrivait aussi comme un cochon ! la preuve ci-dessus)(on ne peut pas être bon en tout ...).
Je me réveille plein de toi. Ton portrais et le souvenir de l'énivrante soirée
d'hiers n'ont point laissé de repos à mes sens. Douce et incomparable Joséphine, quelle effet bizzare faite vous sur mon coeur ! Vous fâchez-vous ? Vous vois-je triste ? Êtes-vous inquiète ? mon âme est brisé de douleur, et il n'est point de repos pour votre ami... Mais en est-il donc davantage pour moi, lorsque, me livrant au sentiment profond qui me maîtrise, je puise sur vos lèvres, sur votre coeur, une flame qui me brûle. Ah ! c'est cette nuit que je me suis bien aperçu que votre portrait n'est pas vous ! Tu pars à midi, je te verai dans 3 heures. En attendant, mio dolce amor, reçois un millier de baisé ; mais ne m'en donne pas, car il brûle mon sang.
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