vert
’avais projeté de faire une photographie par jour avec mon stylo.
Aujourd’hui, ce n’est pas une photographie que je vais te faire, mais un dessin. Un dessin qui utilisera les innombrables nuances de vert qui ont impressionné ma rétine durant ce trajet :
Le vert vaporeux des tamaris
Le vert bleuté des épicéas
L’ombre verte des platanes alignés au bord de la route
Le vert métallique et grisé des buissons de lavande
Le vert mat et primaire des thuyas autour des jardins
Le vert pointilliste des bouleaux
Le vert brillant et vernissé des fusains
Le vert argenté des tilleuls qui nous font des clins d’œil sous la brise avec le dessous blanc et duveteux de leurs feuilles
Le vert épointé de marron des feuilles d’iris qui ont chaud sous le soleil
Le vert blond et échevelé, piqueté de blanc, des champs d’herbes folles
Le vert pointu, piquant et acéré des champs de maïs
Le vert désaltérant des sous-bois de fougères
Le vert foisonnant et moutonnant des frondaisons de châtaigniers
Le vert artificiel de l’herbe sur-arrosée au milieu du rond point
Le vert foncé, presque noir, et odorant du buis
Et puis ce vert là, qui n’est pas du tout vert mais rouge, est-ce un prunus ? un érable ? où se cache la chlorophylle dans les feuilles rouges de cet arbre rouge ?
Le vert mordoré et tacheté d’un mur recouvert de vigne vierge
Le vert géométrique d’une rangée de cyprès à l’horizon
Le vert illuminé d’un champ de tournesols
Le vert exsangue des pelouses de la station service assoiffées par l’été
Le vert translucide et phosphorescent des feuilles de ronces vues à contre-jour dans un chemin creux et ombragé
Le vert profond, veiné de jaune, des feuilles de lierre
Le vert bruissant et chuchotant du vent dans les feuilles de peupliers
Le vert timide des herbes qui escortent la route entre les champs et qui se dilue rapidement dans l’or des chaumes de blé
Et puis il y a le vert de tes yeux, mais ça c’est une autre histoire …